La Famille Giustiniani, leur arrivée au Costa Rica

Comme nombre de familles françaises installées au Costa Rica, l’histoire des Giustiniani est liée à la construction du canal de Panama qui commença en 1880, sous l'impulsion de Ferdinand de Lesseps.

C’est ainsi que pour soigner les travailleurs et ingénieurs atteints de malaria, de fièvre jaune ou de dysenterie, le médecin français, le Docteur Antonio Giustiniani Casabianca, arriva au Panama. Il rejoindra le Costa Rica lorsque les Français se retireront et que les États-Unis reprirent la construction du canal.

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Généalogie de la famille GIUSTINIANI au Costa Rica, récit de Jean - Paul Giustiniani

Je m'appelle Jean-Paul Giustiniani Capra, je suis le dernier de nos ancêtres franco-corses à être né au Costa Rica. Je n'ai pas connu beaucoup d'entre eux, car je suis d'une génération perdue, mais j'ai connu mon père qui est décédé alors que je n'avais que 19 ans. Cependant, nous avons des liens très forts avec la France et nous conservons la maison familiale sur l'île de Corse où nous passons tous les mois d'août avec des cousins éloignés qui ont quitté l'île.La maison d'Arbellara est notre point de rencontre annuel.

Le 16 août, nous célébrons la St Roch à Arbellara, en Corse, il y a toujours une messe et ensuite St Roch est porté à travers le village, je le porte avec mes cousins et les gens du village chaque année.

Le premier Giustiniani à être arrivé au Costa Rica fut mon grand-oncle, le Dr Antonio Giustiniani Casabianca.

Le docteur Giustiniani était très bien intégré dans la vie politique et sociale de San José au 20e siècle, il a participé activement à la politique costaricienne lorsque San José ne comptait que 20 000 habitants. Il appartenait à l'oligarchie du café de l'époque et a coopéré à la construction du Théâtre national.

 On lui a même proposé de se présenter à l'élection présidentielle en raison de sa popularité, mais il n'a jamais accepté, car il devait renoncer à sa nationalité française.

Mon grand-oncle est né à Arbellara, en Corse, comme mon père Jeannin, dans un petit village du sud de l'île où il n'y a que 159 habitants et où, en hiver, il ne reste que 70 personnes. Le docteur Giustiniani a quitté la Corse pour étudier la médecine à Montpellier, puis à la Sorbonne où il a été professeur. À Paris, Ferdinand de Lesseps fit appel à lui à la fin du XIXe siècle pour l'aider, en tant que médecin, à éradiquer le paludisme et la fièvre jaune au Panama, dont souffraient les Français lorsqu'ils ont lancé le projet de canal interocéanique.

Lorsque les Français ont abandonné le canal et que les Américains en ont repris la construction, mon oncle Antonio a décidé de venir au Costa Rica avant de retourner en Europe. Il y rencontra une Costaricienne de parents français, Luisa Millet de Castella, passionnée d'art et grande pianiste. Il l'épousa et n'eut qu'un fils, Miguel Giustiniani Millet, qui mourut avant l'âge de 37 ans.

Giustiniani était un grand activiste, il a sacrifié ses biens personnels et sa vie pour renverser les mouvements révolutionnaires du dictateur Federico Tinoco, ce qui lui a valu d'être expulsé du pays avec sa famille en 1918. Il se rendit au Nicaragua d'où il lutta pour la chute du régime.

Il est retourné au Costa Rica en 1919 et, en 1920, sous le gouvernement de Julio Acosta, il a été déclaré citoyen d'honneur de la République du Costa Rica ; cet honneur lui a été décerné pour son grand travail de médecin et sa lutte pour l'égalité sociale à l'époque. Sa photo se trouve à l'Assemblée législative aux côtés de JF Kennedy Franklin Delano Roosevelt et de nombreux étrangers de renom.

Lorsque sa femme et son fils unique Miguel sont décédés, il a fait venir mon père Jeannin, qui était le seul neveu qu'il avait en France. Papa travaillait à l'époque à Paris, il avait étudié "l'économie de la soie". Mon père est arrivé au Costa Rica dans les années 30 et a commencé à aider son oncle dans les plantations de café. Nous avons toujours été des cultivateurs de café et j'ai dû moi-même étant très jeune, avec mon frère Roch qui est décédé en octobre 2023,  m'occuper des fermes que nous avions toujours à La Sabana,

Mon père s'est installé au Costa Rica et a rencontré ma mère, fille d'un Italien marié à une Costaricienne ayant des fermes contiguës à La Sabana, et ils se sont mariés en 1944. De cette union sont nés Roch, Arlette et moi.

En 1963, lors de la grande éruption du volcan Irazu, les exploitations de café furent ruinées et mon père craignant pour notre santé, nous sommes allés vivre dans le village d'Arbellara, en Corse, jusqu'au début de l'année 1965.

Mon père n'a jamais été impliqué dans la politique et n'a jamais eu de vie sociale au Costa Rica, il a travaillé toute sa vie pour sa famille et son bien-être. Il ne s'est jamais bien intégré au Costa Rica et n'a jamais appris à manger des tamales ou des tortillas. Sa vie s'est résumée à un café....

Mon frère Roch a eu 3 filles Monique, Nicole et Michelle Giustiniani.

Ma sœur Arlette a eu 2 garçons et deux filles portant le nom de famille Slva-Giustiniani.

J'ai eu 2 fils Stefano 38 ans et Fabrizio 35 ans. De mes enfants, j'ai 3 petits-enfants Pascal, Matina et Luciano qui sont ceux qui continueront le nom de famille Giustiniani au Costa Rica et avec nos traditions et racines françaises, puisque ma femme est francophone et amoureuse de la culture française. Depuis 2012, lorsque nos enfants ont grandi et sont devenus indépendants, nous avons choisi de vivre une partie du temps à Paris et au mois d'août, nous ne manquons jamais notre réunion de famille.

Aujourd'hui, nous comptons 28 descendants e l’union de mon père et de ma mère, mais seuls mes enfants et mes petits-enfants continueront à porter le nom de GIUSTINIANI.

Écrit par Jean Paul Giustiniani, traduction en français ; Ch V,