La saga de los de Mézerville en América

Gaston de Mézerville raconta l'histoire de sa famille.

L’histoire remonte au village Mézerville dans le département de l’Aude, non loin de Carcassonne, une région marquée par les croisades, les cathares et les guerres de religion contre les Huguenots. Un château qui date de 1209 surplombe cette petite commune.

Amélie Coupet, originaire de Mézerville s’installa à Paris. En froid à l’époque avec sa famille, elle eut deux fils non reconnus : Emile qui naquit en 1838 et Camille en 1840. A Paris, elle rencontra un diplomate guatémaltèque don José María Samayoa y Enríquez (1826-1895), qui lui recommanda de s’installer dans son pays. Arrivée au Guatemala, Amélie inscrivit ses deux fils comme Emile et Camille Coupé de Mézerville. Ainsi naquit le nom de Mézerville en 1850 en Amérique.

Émile se maria avec Noémie Ossaye, née en 1853 à Montréal au Canada. C’était la fille aînée de Don Frédéric Ossaye et de Doña Anne Millelot, tous deux nés à Clermont Ferrand, en France.

Et c’est suite à leur mariage en 1874 et à l'arrivée de leurs enfants, que la troisième génération de la famille Mézerville prit racine en Amérique, au Guatemala. Le couple eut six enfants. Les quatre ainés : Émile, Eléonore, Camille et Esther naquirent au Guatemala. Plus tard, vers le milieu des années 1880, la famille retourna en France et s'installa à Nevers, où vivaient des parents d’Amélie Coupé. Emile, Éléonore et Camille y terminèrent leurs études primaires ou secondaires. Éléonore qui avait des dons de musicienne put prendre des cours de piano. Les deux derniers enfants Jules et Léon naquirent à Nevers en 1885 et 1887.

La dernière fois qu'Emile accompagna sa famille à Nevers, c'était lors de la naissance de Léon, le plus jeune fils. Emile dut repartir au Guatemala pour s’occuper de ses plantations de café, et lorsqu'il devait revenir à Nevers, il perdit la vie à la gare du Havre, laissant Noémie veuve avec ses six enfants.

Noémie repartit au Guatemala avec ses enfants, tous encore mineurs, elle devait assumer seule la responsabilité de sa famille. Elle offrit des services de haute cuisine pour les réceptions des légations étrangères dans la ville. C’est ainsi qu’elle rencontra le président du Costa Rica, Rafael Yglesias, qui lui suggéra de migrer au Costa Rica, où la vie serait plus facile pour une femme veuve. Cette rencontre allait changer à jamais l’avenir de la famille Mézerville Ossaye. Noémie prit la décision courageuse de quitter la terre de sa famille et de ses amis dans l’espoir d’un avenir meilleur pour ses enfants

Le 13 août 1898, le navire en provenance du Guatemala transportant Noémie Ossaye de Mézerville et ses six enfants, âgés de dix à vingt-trois ans, accosta au port de Puntarenas où Noémie et ses ainés durent travailler pour poursuivre leur voyage. Tristement un des enfants tomba malade et mourut. Finalement, en 1900, Noémie et ses trois garçons et deux filles arrivèrent à San José. Ils ne connaissaient absolument personne, à la seule exception du président de la République, M. Rafael Yglesias et de son épouse.

Grace au Président, les aînés Émile et Camille de Mézerville Ossaye trouvèrent du travail. Esther donna des cours particuliers de français et Eléonore enseigna le piano à des familles de la haute société. Esther fut inscrite au Colegio de Señoritas, et Léon à la Escuela Metálica de San José.

Au fil des années, la famille de Mézerville s’agrandit, et arrive maintenant à la septième génération installée au Costa Rica. Etrangement, il n’existe aucun autre de Mézerville en France. Plusieurs membres de la famille De Mézerville retournèrent sur les terres de leurs ancêtres et visitèrent le château d’où était originaire Amélie Coupet.